La grève des mineurs en 1984-195 au Royaume-Uni a mobilisé plus de 140 000 gueules noires. Réprimé par Margaret Thatcher, Première ministre britannique à l’époque, ce conflit aura fait six morts et 20 000 blessés chez les travailleurs. Une commémoration a été organisée en juin dernier…
Quarante ans après les grandes grèves des mineurs britanniques de DURHAM, proche de Newcastle (Angleterre), l’atmosphère reste empreinte de combats syndicaux et politiques. En effet, dès l’arrivée dans cette ville minière, on comprend l’importance et le poids de cette corporation et des luttes qui y ont été menées. Comme partout autour des gros sites industriels, les infrastructures de services publics et des collectivités sont conséquentes. Le Parlement des mineurs de Durham, composé des 200 représentants syndicaux de chaque mine environnante, y fut pour beaucoup dans la construction et le développement de ce patrimoine et de ces institutions… Quel bel exemple : « Quand les travailleurs décident eux-mêmes de l’articulation et du dimensionnement des structures de santé, d’éducation, de culture, de loisir, etc., l’intérêt général n’en est que mieux servi ! » C’est un des enseignements forts et marquants que je retire de mon passage dans cette ville ! Et du coup, je me dis : « À quand un prochain Parlement des énergéticiens, des personnels de santé ou des enseignants en France ? » Ce modèle efficace et bien plus humain fait rêver et revêt sans doute une grande partie des solutions à nos différentes difficultés politiques et sociétales. Alors, continuons de défendre et de renforcer la démocratie des travailleuses et des travailleurs et d’exiger que la décision revienne à ceux qui œuvrent pour faire tourner la société !
Malheureusement là-bas les mines de charbon ont fermé, mais ce modèle de « politique ouvrière » laisse un héritage et un patrimoine immobilier et culturel impressionnants ! Par ailleurs, l’exode engendré par la désindustrialisation a libéré de nombreux logements qui ont vu s’installer des populations migrantes et réfugiées venant de Syrie par exemple… Et, là encore, ce sont bien les valeurs solidaires, émancipatrices et d’ouverture d’un syndicalisme fort et omniprésent dans cette région qui ont permis un accueil et une inclusion qui constitue un exemple trop rare de « vivre ensemble » de « partage » et de « tolérance » !
(Tout ce que j’exprime de manière sans doute un peu confuse se retrouve dans le film « The old oack » de Ken LOACH que je vous recommande et qui retrace une bonne partie de l’histoire de cette ville !)
En conclusion, ce déplacement aura été pour moi très instructif et galvanisant ! L’instabilité géopolitique internationale, puis le capitalisme et la montée de l’extrême droite en Europe et ailleurs, me font dire que nous avons besoin de toujours mieux connaitre l’Histoire avec un grand H et que nous devons continuer à tisser des liens entre toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la planète… Et, un jour, peut-être, seuls ceux qui produisent et qui ont produit décideront de ce à quoi doit ressembler le monde ! Mon analyse et les leçons que j’ai tirées de ce temps commémoratif confirment, à mon sens, que notre portage CGT est le bon, alors, poursuivons et accentuons notre travail d’explication et de déploiement ! « Ne lâchons rien et luttons encore et toujours … »
Mathieu Pineau