
Ou comment la direction envisage l’avenir de l’activité RIP CDC au travers de 2 propositions d’évolution.
Quelles sont les véritables intentions de ce projet ?
L’accroissement d’activité liée à la transition énergétique met en lumière un autre maillon essentiel de la chaine de raccordement : les RIP CDC.
La direction lance donc un chantier sur la potentielle généralisation d’une organisation. Pour la CGT, c’est enfin le moment de mettre en lumière la préparation des chantiers, en lien avec les besoins d’effectifs dans les BO et Ingénieries pour réaliser les raccordements.
Deux choix d’organisations distincts proposés :
1/ Pôle RIP à distance : Pour la CGT c’est un choix incompatible avec les obligations santé / sécurité
Ce type de structure est déjà déployé dans certaines DR depuis plus d’une dizaine d’années (PDL, SIRHO entre autres) et le retour d’expérience est mitigé :
- Au sein de la Qualité de Vie au Travail, quel sens au travail et cohésion d’équipe pour ces agents qui ne peuvent pas faire le lien direct avec le terrain tout en produisant des accès à distance depuis un bureau, non intégré en B.O et mis « dos à dos » avec ASGARD ? Sentiment d’isolement ? Monotonie des tâches ?
- Côté règlementaire, quid du respect de la procédure de la préparation avec l’évaluation/analyse du risque sur le lieu de travail au sein strict du nouveau CPP RE ?
Idem en lien avec les Inspections Communes Préalables qui ne peuvent être réalisées en mode sédentaire ? - Sur le plan légitimité et expertise, ce service qui pourrait être une porte d’entrée pour les embauchés JTS sans expérience terrain, les amènerait à rédiger une fiche de manœuvre ou une fiche de déroulement des Opérations (FDO) tout en préparant des chantiers pour un intervenant en BO (CDC, CDT, PDA) qu’ils ne connaissent pas …
- Quel taux de chutes des chantiers préparés à distance ?
Pour toutes ces raisons, la CGT ne préconisera aucunement ce type d’organisation en parfaite contradiction avec le rôle central de la préparation du travail. Cela nécessite de maitriser et d’appliquer correctement les principes généraux de la prévention (notamment l’évaluation des risques sur chantier). Le rôle du RIP à distance doit nécessairement évoluer vers une activité hybride, davantage centrée sur le terrain (avec un socle commun d’habilitation) et intégrée en BO pour être au plus près des demandes d’interventions pour ainsi faire partie d’un véritable collectif de travail. Les profils non expérimentés doivent à minima, dans leur cursus de formation, intégrer une période de « frottement » avec les CDC en BO incluant un quota minimum de préparation chantier sur terrain, voire d’actes techniques pour garantir une préparation sûre et fiable.
2/ RIP CDC sans astreinte : une solution plus conforme, sous conditions d’effectifs
Cette organisation sécurise l’exécution et la qualité des préparations. La direction nous confirme qu’il s’agit de ressources supplémentaires sans avoir recours aux bordées d’astreinte existantes. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour gréer de nouveaux postes. Elle offre également des opportunités de parcours professionnels, de développement de compétences clés pour fidéliser les agents en BO (TE > TE senior, postes de MPRO) et développe le lien transverse entre les services (BO / CPA / ING par exemple) => chose impossible avec un pôle RIP à distance.
La CGT adhère à ce mode de fonctionnement plus conforme à sa vision industrielle et fera des propositions pour améliorer ce dispositif. Pour la CGT ces missions ne peuvent être réalisées qu’à partir de la plage G (7/9) compte tenu des responsabilités qu’elles imposent.
Cependant attention à l’arbre qui cache la forêt ! Plus globalement quelle est la feuille de route de l’employeur sur le domaine opérations ? Externaliser davantage au détriment du travail statutaire et du service public ou redonner de l’attractivité ?